Il est logique de penser qu’en diminuant les délais pour obtenir les résultats d’analyses en laboratoire hospitalier, on contribue à améliorer la santé des patients, puisqu’on réduit par le fait même le délai de diagnostic et de traitement. Cette idée a été mise à l’épreuve dans une étude de deux ans menée dans un important centre de santé des États-Unis.
Dre Raquel Martinez a présenté les résultats de l’étude réalisée au Geisinger Health System, en Pennsylvanie, un regroupement hospitalier qui comprend un établissement de 560 lits à Danville, un total de huit hôpitaux et de nombreux centres de consultation externe dans les comtés environnants.
L’étude a démontré les avantages cliniques de la méthode du premier entré, premier sorti (PEPS) pour les analyses moléculaires au moyen du FilmArray Respiratory Panel (BioFire Diagnostics, une entreprise de bioMérieux), par rapport à la méthode conventionnelle d’essais par lots effectués une fois par jour.
Des données ont été recueillies sur le temps écoulé entre le prélèvement des échantillons et la communication des résultats, la durée du séjour à l’hôpital, le nombre de jours aux soins intensifs, le taux de mortalité dans les 28 jours, l’usage d’antimicrobiens comme des antibiotiques ou des antiviraux, ainsi que d’autres variables. Les analyses de l’unité des soins intensifs et du service des urgences ont été traitées en priorité.
En plus d’appliquer la méthode d’accès aléatoire ou la méthode PEPS aux analyses de laboratoire, l’équipe de l’étude a mis au point plusieurs protocoles et algorithmes d’essais conçus pour faciliter la prise de décisions cliniques et accroître l’efficacité et la rapidité des analyses.
L’usage de la méthode PEPS avec BioFire FilmArray est lié à des améliorations significatives :
- Temps d’attente plus court au service des urgences (réduction moyenne de 1,2 heure, p < 0,02)
- Moins de jours passés aux soins intensifs (réduction moyenne de 3 jours, p < 0,0001)
- Séjours à l’hôpital plus courts (réduction moyenne de 2,1 jours, p < 0,03)
- Meilleur taux de survie (amélioration du taux relatif de 10 %, p < 0,02)
- Moins de jours passés sous antibiotiques (réduction moyenne de 1,9 jour, p < 0,002)
- Moins d’examens au total et moins de jours passés sous respiration artificielle (p < 0,05, pour les deux mesures)
Notons aussi que les méthodes d’analyse rapides et plus sensibles ont été associées à une réduction significative de l’usage d’antibiotiques, ce qui pourrait contribuer à améliorer la gestion de l’utilisation des antimicrobiens et amoindrir les coûts globaux des soins de santé.
Bien que la diminution du délai d’analyse en laboratoire a plusieurs avantages, il n’y a pas de solution toute faite en ce sens : on doit d’abord, concrètement, faire l’acquisition d’équipement de pointe, comme BioFire FilmArray. Selon Dre Martinez, cette étape essentielle commence par la préparation d’un plan d’affaires bien établi à l’intention de la direction de l’hôpital.
« Après avoir reçu l’appareil, nous collectons des données pour établir son utilité. Par exemple, nous démontrons sa capacité à simplifier le déroulement du travail et à réduire les délais, pour ensuite déterminer l’impact positif de cette réduction sur les soins prodigués aux patients. Ces démonstrations se fondent sur la nécessité pour la médecine factuelle de valider ses pratiques, de prendre des décisions éclairées en matière d’investissements dans les nouvelles technologies et de continuer d’améliorer ses performances en laboratoire. »
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