La méningite au Canada : comment un diagnostic rapide et la surveillance des antimicrobiens peuvent atténuer le risque de complications à long terme

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi une feuille de route ambitieuse pour vaincre la méningite d’ici 2030. Son plan, qui vise à réduire le nombre de cas de méningite et atténuer ses effets indésirables, repose sur cinq piliers principaux interreliés :

  1. Prévention et contrôle des épidémies
  2. Diagnostic et traitement
  3. Surveillance de la maladie
  4. Soins et prise en charge
  5. Sensibilisation et engagement

Bien que l’incidence de la méningite soit faible au Canada, les conséquences qui en découlent peuvent durer toute une vie et constituent une cause majeure d’invalidité, surtout chez les enfants. Malgré cela, la probabilité de décès, d’amputation et d’invalidité à vie pour les cas actifs très graves qui nécessitent un séjour hospitalier de longue durée et l’administration répétée d’antimicrobiens ne diminue pas. Bien plus, sans traitement approprié, presque tous les enfants atteints d’une infection à méningocoque mourront ou resteront handicapés à vie1. Il va de soi que le diagnostic joue un rôle essentiel dans l’amélioration de l’état de santé des patients, tout en atténuant les effets négatifs de la résistance aux antimicrobiens liée à l’usage inadéquat d’antibiotiques.

Une technologie de diagnostic avancée qui sauve des vies

En raison de la pandémie de COVID-19, de nombreux centres régionaux au Canada se sont équipés d’une technologie de diagnostic avancée, telle que BioFire, qui leur permet de relever les défis de la détection opportune de la méningite. La détection et l’identification de la cause en moins d’une heure changent véritablement la donne dans la lutte contre la méningite pour ces centres qui dépendent de laboratoires de référence pour l’obtention de résultats. En fait, le panel BioFire Méningite-Encéphalite (ME) offre une solution nouvelle et unique qui permet de détecter la présence de 14 agents pathogènes associés à la méningite bactérienne, virale et fongique dans un seul échantillon de LCR, réduisant ainsi les écarts de soins entre les hôpitaux régionaux et urbains.

Étant donné que l’état de santé des patients atteints de méningite dépend grandement du moment où la maladie est confirmée et de la mise en place du traitement idéal2,3, la détection et l’identification rapides et fiables sont cliniquement importantes pour une prise en charge adéquate, l’administration du traitement et la gestion des antimicrobiens. L’amplification génique (PCR) est la seule technologie capable de combiner rapidité et sensibilité des résultats, ce qui vient pallier les limites des mises en culture traditionnellement utilisées pour identifier des agents pathogènes fongiques et bactériens. L’infection virale est largement aspécifique et plusieurs tests sont nécessaires pour couvrir le spectre des agents pathogènes potentiels, ce qui fait perdre un temps précieux aux patients.

Des études confirment que le panel BioFire permet de réduire les traitements antibiotiques inutiles

Des études4 portant sur le panel BioFire ME ont montré une réduction allant jusqu’à un jour des traitements inutiles, de l’utilisation d’antibiotiques à large spectre et de la prescription d’antiviraux chez les patients pédiatriques et adultes. L’amélioration du traitement a également été démontrée par la réduction du temps de traitement, ce qui a pour effet de diminuer, voire d’éliminer, la prise d’aciclovir grâce aux délais de retour rapides du panel BioFire ME – une étape importante pour réduire le risque de lésion rénale aiguë associée à l’utilisation empirique de l’aciclovir5. Dans une étude avant/après réalisée par Nabower et coll., le panel BioFire ME a permis de réduire de 21,7 % le nombre de patients traités à l’aciclovir. De plus, 70,4 % des patients n’ont jamais reçu de dose d’aciclovir contre 48,3 % dans le groupe témoin, probablement en raison du délai de retour rapide du panel BioFire ME.

Comment les programmes de gestion des antimicrobiens peuvent-ils aider?

Lorsqu’il est associé à un logiciel de surveillance des antimicrobiens, , comme APSS + de Lumed, le panel BioFire ME devient une solution puissante pour améliorer l’état de santé des patients atteints de méningite grâce à un diagnostic rapide et à un parcours thérapeutique optimisé axé sur le bon médicament et le bon dosage au bon moment. Le logiciel APSS+ détermine également les régimes posologiques sous-optimaux dans des groupes de patients précis, comme ceux sous dialyse ou souffrant d’insuffisance rénale, de fibrose kystique, d’insuffisance pondérale ou d’obésité morbide. Il peut cibler les interactions médicamenteuses significatives et les redondances de spectre avec les antimicrobiens tout en suggérant des solutions de rechange. Ainsi, les médecins et les pharmaciens peuvent éviter l’ordonnance de prescriptions inefficaces et avoir à disposition d’autres possibilités pour éviter que la méningite ne dégénère en septicémie ou mène au décès, tout en atténuant les risques associés à la résistance aux antimicrobiens.


[1] Soins de nos enfants, Les maladies à méningocoque, https://soinsdenosenfants.cps.ca/handouts/health-conditions-and-treatments/meningococcal_diseases

[2] Auburtin M., Wolff M., Charpentier J. et coll. (2006) Detrimental role of delayed antibiotic administration and penicillin-nonsusceptible strains in adult intensive care unit patients with pneumococcal meningitis: The PNEUMOREA prospective multicenter study. Crit Care Med, 34(11):2758-65

[3] Tunkel A. R., Hartman B. J., Kaplan S. L. et coll. (2004) Practice guidelines for the management of bacterial meningitis. Clin Infect Dis, 39(9):1267-84

[4] O’Brien M. P., Francis J. R., Marr I. M., Baird R. W. (2018) Impact of Cerebrospinal Fluid Multiplex Assay on Diagnosis and Outcomes of Central Nervous System Infections in Children: A Before and After Cohort Study. The Pediatric infectious disease journal, 37:868–871

López-Amor L., Escudero D., Fernández J. et coll. (2019) Diagnóstico de meningitis/encefalitis en UCI con sistema de PCR múltiple.?` Es tiempo de cambio? Revista Española de Quimioterapia, 32:246

[5] Nabower A. M., Miller S., Biewen B., Lyden E., Goodrich N., Miller A., Gollehon N., Skar G., Snowden J. (2019, octobre) Association of the FilmArray Meningitis/Encephalitis Panel With Clinical Management. Hospital pediatrics, 9(10):763-769

Evans M. et coll. (2019, 6 novembre) Impact of the implementation of a rapid meningitis/encephalitis multiplex polymerase chain reaction panel on IV acyclovir duration: multicenter, retrospective cohort of adult and pediatric patients, Diagnostic Microbiology and Infectious Disease, 114935

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