L’Hôpital général de Vancouver écourte de 4 jours la période d’isolement de ses patients

L’appareil FilmArrayMD de BioFire écourte de quatre jours la période d’isolement d’après une étude menée à l’Hôpital général de Vancouver

De décembre 2016 à mai 2017, une équipe de chercheurs de l’Hôpital général de Vancouver a procédé à un essai comparatif aléatoire visant à évaluer l’efficacité de l’appareil de détection rapide des infections respiratoires FilmArray de BioFire auprès de 158 patients. L’étude portait sur les répercussions cliniques, l’efficacité en matière de prévention et la rentabilité de l’appareil.

Les chercheurs souhaitaient évaluer plus particulièrement l’incidence de cette nouvelle technologie sur la durée d’isolement des patients.

Les résultats de l’étude s’avèrent très intéressants à cet égard : l’appareil FilmArray a permis d’écourter le temps d’isolement d’environ quatre jours par rapport aux épreuves diagnostiques habituelles.

« Si un patient se présente à l’urgence avec une maladie respiratoire qui s’aggrave ou une radiographie des poumons anormale, nous le mettons immédiatement en isolement, car nous ne savons pas encore ce qu’il a », explique le Dr Titus Wong, chercheur principal de l’étude et médecin microbiologiste spécialisé dans la prévention des infections à l’Hôpital général de Vancouver. « Plus vite nous pouvons écarter certaines hypothèses, plus vite nous pouvons intervenir auprès du patient et assurer la gestion et la disponibilité des lits. »

L’appareil FilmArray de BioFire peut détecter jusqu’à 17 virus et 3 bactéries en 1 heure, un temps de diagnostic accéléré qui, de l’avis du Dr Wong, constitue un réel atout.

« Une fois l’échantillon en main, nous pouvons rendre les résultats en une heure, une vitesse que nous n’avions jamais été en mesure d’atteindre auparavant. Au mieux, nous pouvions analyser les résultats à l’interne dans un délai de quelques heures à un jour. Si nous devions envoyer l’échantillon au laboratoire de référence, il fallait alors compter de 24 heures à 5 jours. Nous pouvons maintenant promettre des résultats dans l’heure, ce qui est extrêmement utile. »

L’étude doit sa réussite à l’étroite collaboration du laboratoire de microbiologie et du service de prévention des infections de l’hôpital, souligne le Dr Wong. « Le personnel du laboratoire de microbiologie médicale et du service de prévention des infections, de même que l’équipe de la sécurité des patients et des maladies infectieuses sont souvent appelés à collaborer. Cette relation nous permet de défendre mutuellement nos intérêts et nous aide à exprimer les besoins de chaque groupe. » 

Bien entendu, la question de la rentabilité revêt une importance primordiale dans le milieu hospitalier. « Dans le domaine des soins de santé, nous nous heurtons constamment à une pénurie de ressources et à des intérêts divergents. Il est vraiment agréable de travailler dans un domaine où nous pouvons unir nos efforts autour de priorités communes qui servent les intérêts de tous, comme c’est le cas dans la prévention des infections », remarque le Dr Wong.

Obtenir la confirmation du diagnostic beaucoup plus tôt dans le parcours de soins figure au nombre de ces priorités. « Pour le patient, cela veut dire un meilleur temps de réaction au traitement, mais aussi un moins grand risque de propagation des infections. Pour l’hôpital, cela permet d’améliorer la gestion et la disponibilité des lits. Mis ensemble, tous ces facteurs améliorent les résultats et le taux de satisfaction du patient, en plus de contribuer à économiser les ressources hospitalières, qui peuvent être réaffectées selon les besoins. »

Comme le diagnostic est rendu plus tôt, les patients négatifs ne sont pas maintenus en isolement plus longtemps que nécessaire. « Nous devons garder les patients en isolement pour protéger les autres malades et le personnel contre les éventuels pathogènes, mais ne voulons pas non plus les retenir inutilement. Garder un patient en isolement pendant seulement quelques heures plutôt que quelques jours a des répercussions énormes sur la qualité des soins et la gestion de l’hôpital. »

Vu le nombre limité de chambres d’isolement dans les hôpitaux, il est essentiel de libérer des lits pour les autres patients qui en ont besoin.

Un délai de réponse plus rapide a également une incidence clinique importante sur les patients les plus vulnérables. « Tous, à commencer par le personnel des soins intensifs et les transplantologues, étaient très heureux de constater la rapidité et les capacités de l’appareil. Il y a souvent une multitude de causes possibles et il est très utile de pouvoir confirmer ou infirmer certaines d’entre elles rapidement. Cela nous aide à mobiliser les bonnes ressources humaines et matérielles de l’hôpital pendant ces heures décisives. »

Au dire du Dr Wong, beaucoup de médecins ont rédigé des lettres de recommandation en faveur de la technologie et souligné ses bénéfices pour les soins aux patients. « Pendant l’étude, plusieurs collègues des soins intensifs nous ont demandé si leurs patients pouvaient être répartis non aléatoirement dans l’un des groupes expérimentaux. Nous devions leur expliquer que les choses ne fonctionnent pas ainsi, mais cela en dit long sur l’engouement suscité par cette technologie. »

Comme il exige un minimum de manipulation, le FilmArray peut traiter un échantillon en seulement quelques minutes, ce qui, de l’avis du Dr Wong, favorise l’optimisation des ressources. « Ainsi, le technologue peut vaquer librement à d’autres tâches plus spécialisées. »

Et la prochaine étape pour son équipe et lui? « Tout d’abord, nous devons partager les résultats de notre expérience. C’est pourquoi nous participons à de nombreux colloques et congrès. Nous préparons également un manuscrit qui devrait paraître sous peu. »

Le Dr Wong ne remerciera jamais assez les équipes de l’hôpital qui ont recommandé l’adoption du FilmArray.

« Quand on œuvre dans différents domaines d’expertise, on n’est pas toujours au fait des technologies les plus récentes ou les plus évoluées sur le marché. On a donc vraiment besoin que les gens du milieu – que ce soit les chercheurs du laboratoire de diagnostic en microbiologie, les spécialistes des maladies infectieuses ou les médecins spécialisés en prévention des infections – interviennent et émettent des recommandations. »

« Mon équipe et moi tenons aussi à remercier l’équipe de la sécurité des patients et les administrateurs d’avoir embarqué dans le projet. Ils estiment que c’est une bonne chose pour les soins aux patients et pour l’hôpital tout entier. »

L’appareil FilmArray de BioFire connaîtra aussi un rayonnement à l’extérieur de l’Hôpital général de Vancouver. « En tant que laboratoire régional, nous desservons plusieurs établissements de soins de santé où nous prévoyons tester son utilisation », conclut le Dr Wong.

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